ILS APPELLENT ÇA L'AMOUR de Chloé Delaume

La poétesse Stéphanie V. avait l'air emballé par ce titre de Chloé Delaume et j'aime lire Stéphanie V. alors me suis dit pourquoi pas et j'ai suivi Clotilde qui revient dans la petite ville où vingt ans plus tôt elle a vécu une relation d'emprise – ah ! nous y re-voilà – un week-end entre amies et honte et sororité, restons dans les thèmes du moment, ces thèmes qu'il faut absolument mettre en avant pour réveiller des consciences manipulées mais qui – pour moi – sont comme des tapes de rappel derrière le crâne. C'est sans doute pour cette dernière raison que j'ai eu du mal à être en empathie avec une Clotilde peu convaincante. Pourtant il faut rappeler que dans ces situations où « Monsieur » fait la pluie, le beau temps et le vide, la honte est dans le mauvais camp et la parole permet la réparation. Chloé Delaume n'écrit pas assez comme vicieuse est la mécanique de l'emprise et « Monsieur » s'en sort trop bien pour que je referme le livre satisfaite. Néanmoins, il a le mérite d'exister.

« Le couple est un gouffre à bouts de soi, ce que l'on appelle un compromis n'est rien d'autre qu'un renoncement. »

Seuil (2025)
170 pages

L'AUTEURE
Chloé Delaume, née en 1973 à Paris d’une mère française et d’un père libanais, est une écrivaine française innovante. Depuis ses débuts en 2000 avec Les Mouflettes d’Atropos, elle pratique une littérature hybride mêlant autofiction, fragments poétiques, performance et expérimentation. Elle a publié des titres marquants tels que Les Sorcières de la République (2016) et Mes bien chères sœurs (2019) — ouvrant une réflexion sur le corps, le genre et la société.