UNE ROSE AU PARADIS de René Barjavel

Publié le

 

Dans un avenir proche, toutes les nations possèderont la bombe Universelle dite Bombe U. Et quand une bombe U explosera, toutes se déclencheront et la planète disparaitra sous cette puissance atomique. M. Gé, un homme mystérieux mais à priori riche et puissant, veut éviter d’en arriver là. Pour se faire, il décide de faire exploser dès à présent les bombes U afin d’éradiquer le monde tel qu’il est mais préserver l’existence de notre Terre. A des centaines de mètres sous nos pieds, il conçoit un abri géré par un ordinateur dans lequel une famille pourra vivre en totale autonomie grâce à un système mystérieux produisant air, nourriture et habillement.

On s'imagine toujours que le cataclysme s'arrêtera à quelques mètres et que s'il n'y a qu'un rescapé on sera celui-là, avec ceux qu'on chérit et qui font partie de soi. Mais cette fois-ci il n'y aurait pas de rescapés, pas un seul...

Dans cet abri, M. Gé réunit toutes les espèces animales, à la manière de Noé dans son arche lors du déluge divin, ainsi qu’un couple : M. et Mme Jonas, cette dernière enceinte de jumeaux. Tous devront passer vingt années sous terre, le temps que l’air soit de nouveau respirable en surface.
Mais un passager de plus et de trop vient perturber l’équilibre du refuge…

Une rose au paradis est donc un roman de science-fiction, un des derniers écrit par Barjavel, publié en 1981. Il reprend le thème de la pièce de théâtre Madame Jonas dans la baleine, qu’il avait créé dix ans plus tôt. Je retrouve toujours avec plaisir la plume de Barjavel même si ce roman-là me semble trop vite écrit. C’est un roman court dans lequel j’aurais aimé qu’il approfondisse son message, bien que cette allégorie d’Adam et Eve (re)peuplant le monde ne soit pas très innovante. Et le regard de Barjavel sur les hommes et le sens de l’existence me captivant, j’en attendais plus. Plus de matière à réflexion et plus de profondeur quand lui reste léger et même drôle. Peut-être a-t-il voulu parodier le concept de fin du monde tel Tim Burton parodiant les films de type Armageddon avec Mars attacks, et dans ce cas-là, c’est réussi.
Je reste une fidèle de Barjavel.

Presses de la Cité – 1981
223 pages

 

L’AUTEUR

Journaliste et écrivain français. Ses romans de science-fiction développent une thèse anti-scientifique et anti-technologique : Ravages (1943), Jour de feu (1957), La nuit des temps (1968), La peau de César (1985) pour n’en citer que quelques-uns, son essai La faim du tigre (1966) …

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article