LA CHAIR EST TRISTE HÉLAS de Ovidie

Publié le par Laetitia De Guiche

 

 

Elle le dit dès les premières lignes, il ne s'agit ni d'un manifeste ni d'un essai. Ce texte, elle le sort d'elle tel un exutoire parce qu'à un moment donné, il faut que ça se crache pour pouvoir respirer mieux. Quoiqu'on puisse en penser après avoir tourné la dernière page, on doit lui reconnaître un certain courage, elle va en avoir des retours fielleux dans sa figure !
Elle explique comment elle en est arrivée à quatre années de grève du sexe après avoir « subi » les rapports hétérosexuels comme des rapports déséquilibrés. Sa démonstration, souvent violente, amène une réflexion plus profonde sur notre société et la place qu'elle dispense aux femmes. Je suis certaine que chaque femme se trouvera dans ces pages, elle est certaine que les hommes hétérosexuels ne se sentiront pas concernés. De beaucoup diront qu'elle est mal-baisée, ce qu'elle confirme, là est le problème, d'autres se gausseront en brandissant sa part de vie dans le cinéma porno. Ovidie est un peu plus que ça, comme chaque femme, elle est plus complexe qu'un paquet étiqueté. Soyez curieux, lisez-la, ça fait toujours du bien de secouer les lignes.

 

Julliard (2023)
152 pages

 

L'AUTEURE
Autrice, réalisatrice et documentariste, Ovidie a commencé par explorer, sous forme de fictions cinématographiques, le concept de pornographie féministe dans les années 2000. Elle réalise ensuite plusieurs documentaires très remarqués, dont Pornocratie (2017) ; Là où les putains n’existent pas (2018) ou Tu enfanteras dans la douleur (2019), ainsi qu’une série de fiction, Des gens bien ordinaires (2022). Ovidie est également connue pour ses nombreux essais et bandes dessinées. Avec La chair est triste hélas, elle signe son livre le plus personnel.

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