L'ANCIEN CALENDRIER D'UN AMOUR d'Andreï Makine

Andreï Makine de l'Académie française, ils l'ont écrit sur la couverture, et c'est beau ce nom d'au-delà le Caucase associé à notre belle langue dite de Molière. Andreï Makine de l'Académie française qui maîtrise tout ce que notre langue a de littéraire alors qu'elle n'est pas sa langue maternelle. J'ai une profonde admiration.

Nous voilà en 1913, dans la douceur de la Crimée des favorisés, Valdas Bataeff a quinze ans quand « les décors du monde tombèrent », et après le chaos d'une vie de guerres (au pluriel), d'errance entre des bras qui ne portent pas, d'interrogations et de doutes et Dieu dans tout ça ? qu'est-ce qui fait qu'on ne quitte pas ce monde ? Un instant, une parenthèse enchantée dirait le poète, ce temps passé dans le champ des derniers épis :

« Cette chance est donnée à chacun de nous, à tout âge, mais nous avons peur d'y croire, cet amour paraît trop fragile à notre soif d'exister. Nous l'abandonnons au profit d'attachements qui ont l'air plus solides. Et la suite, tu la connais : toujours cette envie de rattraper un retard, le désir de désirer et, à la fin, le sentiment d'un très grand vide. Et pourtant, nous avons tous notre champ des derniers épis... »

Ô bonheur de lecture.

Grasset (2023)
195 pages

L'AUTEUR
Andreï Makine est un écrivain d'origine russe et de langue française. En 1990, il publie son premier roman, La fille d'un héros de l'Union soviétique. Il obtient la reconnaissance du public et de la critique avec son quatrième roman, Le testament français, paru en 1995, pour lequel on lui décerne les prix Goncourt, Médicis et Goncourt des lycéens. Toute l'œuvre d'Andreï Makine est écrite en français. Ses romans recèlent une subtile intertextualité aux littératures, histoires et cultures russe et française, doublée d’une érudition pleine de compassion pour la nature humaine. En 2011, il révèle qu'il a publié des romans sous les noms de Gabriel Osmonde et Albert Lemonnier. Le 3 mars 2016, il est élu membre de l'Académie française au premier tour, au fauteuil occupé précédemment par Assia Djebar.