L'OISEAU QUI BUVAIT DU LAIT de Jaroslav Melnik

Publié le par Laetitia De Guiche

 

J'ai découvert Jaroslav Melnik avec l'incroyable Espace lointain, une dystopie brillante (que je conseille à nouveau), puis il y a eu Macha ou le IVe Reich, une dystopie encore, qui questionne la morale, j'ai continué avec Les parias d'Eden qui interroge aussi sur les tabous qui limitent la liberté humaine, une œuvre singulière qui force la réflexion en dérangeant notre conscience atavique. Aussi, j'attendais avec impatience ce nouveau livre à la couverture et au titre prometteurs, et, ô surprise, L'oiseau qui buvait du lait est un roman policier. Je reconnais ma déception à la découverte des premières pages, puis, je m'accroche au personnage de Butkus, défraîchi mais clairvoyant, qui se met en quête de débusquer un meurtrier qui mutile les seins de femmes allaitantes après les avoir téter sous l’œil scrutateur d'un aigle en vol. Le corps de l'être humain est une nouvelle fois utilisé par l'auteur comme un objet de consommation, se pose la question de qui peut en disposer. Si l'intrigue prend, c'est aussi parce qu'elle se situe en Lituanie, ancien pays du bloc soviétique qui oscille entre deux mondes, et cela change agréablement des mégapoles étasuniennes.

L'auteur se renouvelle donc et il le fait bien.

 

Actes Sud (2023)
Traduit du russe par Michèle Kahn
489 pages

 

L'AUTEUR
Ses parents, condamnés à mort puis déportés pour "propagande anti-soviétique" font connaissance dans les camps. Dès 1989 Jaroslav Melnik vit et travaille à Vilnius en Lituanie. Francophone, il a séjourné plusieurs fois en France. Il écrit des livres en prose, des livres de critique et de philosophie qui ont été publiés en Lituanie, en Ukraine et dans d‘autres pays européens.

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