VIPÈRE AU POING de Hervé Bazin

Publié le par Laetitia De Guiche

 

Il ne me restait rien de ce livre sinon l'histoire d'une guéguerre entre un fils et sa mère, une marâtre au visage d'Alice Sapritch évidemment (je n'ai pourtant jamais vu le film). Se mêlaient dans ma tête les corrections de Brasse-Bouillon, le narrateur ici, et celles subies par 𝑈𝑛 𝑏𝑜𝑛 𝑝𝑒𝑡𝑖𝑡 𝑑𝑖𝑎𝑏𝑙𝑒, autre lecture de l'enfance, d'ailleurs la MacMiche a aussi le visage d'Alice Sapritch.
Aujourd'hui, je referme un tout autre livre. 𝑉𝑖𝑝𝑒̀𝑟𝑒 𝑎𝑢 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑔 est une histoire d'une grande violence. Folcoche, la mère tyrannique, maltraitante, initie ses enfants à la haine. Le cadet doit ressembler à la génitrice pour gagner le combat mais en réalité, il a perdu, il devient à son tour manipulateur et bourreau, puis misogyne, il ne pourra jamais aimer, son cœur est sec et rempli de haine. Ce récit qui laisse la part grande à l'autobiographie, est aussi la critique d'une bourgeoisie terrienne bien pensante et faussement dévote que le narrateur dénigre au fil des pages.
Hervé Bazin écrira deux autres livres reprenant ces personnages, du besoin d'exorciser des traumatismes très certainement.
Je sors de cette lecture secouée, je méprise les adultes qui exercent leur petit pouvoir d'adulte sur des enfants (quel courage !) et bousillent les adultes qu'ils auraient pu devenir.

Grasset (1948)
318 pages

 

L'AUTEUR
Ecrivain et poète français. Les rapports conflictuels qu'il a eus avec sa mère pendant son enfance lui inspirent le roman Vipère au poing en 1948. Ce roman connait un immense succès après-guerre et est suivi de nombreux autres qui décrivent, avec un certain naturalisme et un art du portrait psychologique, les mœurs de son époque. D'autres romans ont comme héros les personnages de Vipère au poing : La mort du petit cheval (1950) et Cri de la chouette (1972).

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article