CHIEN 51 de Laurent Gaudé
Je ne pensais pas un jour croiser Laurent Gaudé dans la zone 3 de Magnapole.
Je l'ai suivi dans les Pouilles malgré la chaleur sèche qui craquèle les lèvres, sur des terres branlantes en Haïti, sous les rafales de Katrina, j'ai suivi les cris dans les tranchées, je l'ai même suivi jusqu'à la porte des enfers. Tous ces voyages dans l'histoire du cœur des hommes, un regard par-dessus mon épaule, je les ai aimés par ces yeux à lui.
Je ne pensais pas qu'un jour, il regarderait droit devant, une ligne du temps distordue, quand la Grèce, ruinée, est morcelée et rachetée par un puissant corsortium : GoldTex.
Alors, ça donne quoi Laurent Gaudé dans l'univers de l'anticipation ?
On a des pluies acides, un dôme, des zones de vie selon sa classe sociale, on a (évidemment) une technologie dont (Ô) Barjavel disait « Les hommes ont libéré les forces terribles que la nature tenait enfermées avec précaution. Ils ont cru s’en rendre maîtres. Ils ont nommé cela le Progrès. C’est un progrès accéléré vers la mort. », tout cela n'est pas nouveau en littérature mais je ne m'en lasse pas, je l'avoue. Rajoutons au chaos et à l'ambiance désespérée, un meurtre, pour donner du relief à ce que demain pourrait exterminer : le souvenir d'hier.
Actes Sud (2022)
288 pages
L'AUTEUR :
Laurent Gaudé, né le 6 juillet 1972, est un écrivain français, qui a obtenu le prix Goncourt des lycéens et le prix des libraires avec La Mort du roi Tsongor en 2002, puis le prix Goncourt pour son roman Le Soleil des Scorta, en 2004.