RAISON ET SENTIMENTS de Jane Austen

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La quatrième de couverture m’indique que je vais rencontrer dans ce livre deux sœurs, Elinor et Marianne Dashwood. La première représente la raison, l’autre le sentiment. Bon. J'entame donc ma toute première lecture de celle qu’il faut avoir lue absolument, la fabuleuse, l’incomparable, l’immense Jane Austen.

Edward l’avait-il vraiment trompée volontairement ? Avait-il feint, à son égard, un penchant qu’il n’éprouvait point ? Son engagement avec Lucy partait-il du cœur ? Non. Quoiqu’il ait pu se passer auparavant, elle ne pouvait croire que ce fût le cas actuellement … C’est à elle qu’allait tout son amour. Elle ne pouvait s’y tromper.

Non, il ne s’agit pas d’un scénario de Les feux de l’amour.
Elinor a un penchant pour Edward qui va épouser Lucy mais qui préfère Elinor. Marianne est très éprise de Willoughby qui lui préfèrera un meilleur parti. Oui mais quand même il lui avait fait visiter sa maison de vacances. Quoi ? Mais quel malappris ! Et il en a préféré une autre après ça ? Et le pauvre colonel Brandon qui en pince secrètement (du haut de ses 30 ans) pour la jolie Marianne (du bas de ses 16 ans). Et que ça chouine, et que ça minaude et que ça cancane… sur 323 pages et une police de 9,5 maxi, j’ai frisé la myxomatose. Arrivée à la page 145, j’ai hésité entre poser définitivement le livre ou laisser une chance à ce texte de me renverser sur la deuxième moitié. Je fus un long moment indécise, Jane Austen quoi ! J’ai pris un doliprane, j’ai sauté 100 pages et j’ai repris ma lecture et… Willoughby a finalement épousé son meilleur parti tout en culpabilisant d’avoir profité de la crédulité de la jolie Marianne le vilain garnement ! Elle qui pensait qu’elle serait sa femme, mais merde quoi, il lui avait fait visiter sa maison ! … et qu’elle se laisse mourir et que non, elle meurt pas et… je saute encore une vingtaine de pages et j’agonise de tant de mièvreries et j’en peux plus de toutes ces pleurnicheries, presque j’aurais souhaité qu’Elinor devienne la maîtresse de Lucy, que le colonel Brandon ouvre un bordel à Londres et que Willoughby se fasse énucléer par la Marianne. Rien de tout cela n’advint, tu t’en doutes bien. Alors, je te vois venir, toi le (la) fan incontesté(e) de la fabuleuse, l’incomparable, l’immense Jane Austen, je te vois tirer sur ta mèche de cheveux et j’aperçois ta lèvre supérieure se soulever sur la gencive dans un rictus moqueur : mais quelle sauvage ! Quelle ignorante ! Elle ne comprend rien à la littérature classique anglaise, patrimoine ô combien précieux etc. Pourtant je t’assure, j’y ai mis du mien et je crois avoir saisi que l’auteure nous faisait une critique de la société anglaise du XVIIIème siècle (qui à priori se doit d’être niaise et pudibonde) et j’ai bien compris qu’elle mettait en avant la dépendance des femmes à l'égard du mariage pour obtenir statut social et sécurité économique. Mais ce récit lu sous antalgique fut d’un ennui terrifiant.
Tant pis pour moi.

(première parution : 1811)
323 pages


L’AUTEUR

Jane AUSTEN était une femme de lettres anglaise. Elle est depuis longtemps l'un des écrivains anglais les plus largement lus et aimés. L'éducation artistique de Jane s'étend du début de son adolescence jusqu'à sa vingt-cinquième année environ. Durant cette période, elle s'essaie à différentes formes littéraires, y compris le roman épistolaire qu'elle expérimente avant de l'abandonner, et écrit et retravaille profondément trois romans majeurs, tout en en commençant un quatrième.
 

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