MADDADDAM de Margaret Atwood
Une peste créée par l’homme a ravagé la Terre.
Plongeons dans l’univers sans comparaison aucune de Margaret Atwood.
Maddaddam est le troisième volet d’une trilogie qui avait commencé par Le dernier homme et Le temps du déluge. Je n’ai pas lu les deux volumes précédents mais l’auteure avait prévu le coup puisqu’elle m’a préalablement installée confortablement dans son monde dystopique. Si bien que j'ai pu facilement la suivre sur cet opus.
La vision de l’apocalypse a été maintes fois traitée, imaginée, façonnée par d’autres auteurs de talent me direz-vous et je n’irai pas vous contredire, mais là, il s’agit d’un style propre, d’une personnalité à l’inventivité sans limite.
Parmi les survivants, on trouve quelques humains qui se rassemblent pour mieux survivre et auprès d’eux, on découvre les Crakers, des êtres vivants créés pour remplacer les humains. Cela avant la fin de tout.
Zeb et Toby sont les deux personnalités qui prédominent le groupe, ils forment un couple pilier de la communauté. Lui, Zeb, représente l’homme fort, celui qui a vaincu l’ours, celui qui protège, celui qui a survécu à une enfance difficile avant de survivre à la destruction du monde ancien. Elle, Toby, est la mère protectrice, celle qui parle aux abeilles, celle qui sera garante de la transmission de l’Histoire aux Crakers. C’est ensemble qu’ Humains et Crakers vont entrer dans le monde nouveau.
C’est au travers des histoires que Toby narre aux Crakers que nous comprendrons la descente aux enfers de l’Homme entre religion, écologie, sexualité et pouvoir.
Maintenant, je vais vous raconter l’histoire de la naissance de Zeb.
Vous n’avez pas besoin de chanter.
Zeb n’est pas venu de Crake, pas comme Snowman. Et il n’a pas été fait par Oryx, pas comme les lapins. Il est né de la même façon que vous. Il a grandi dans une grotte en os, comme vous, et il est sorti par un tunnel en os, comme vous.
Parce que sous nos peaux de vêtements, nous sommes comme vous. Enfin, presque (…)
Je ne crois pas qu’on ait besoin de discuter des pénis bleus maintenant.
Je sais qu’ils sont plus longs. Merci de le faire remarquer.
Une écriture sans pareille, une imagination qui va au-delà de ce que vous avez pu déjà lire. De la folie d’ un fonctionnement politique délirant et pourtant si « réel » à des animaux mutés génétiquement, capables de penser, Margaret Atwood nous confirme qu’elle a une plume de génie !
Editions Robert Laffont (2014)
422 pages
L’AUTEUR
Margaret Atwood, née à Ottawa en 1939, est l'auteur d'une quarantaine de livres – fiction, poésie et essais critiques. Traduite dans cinquante langues, elle est l'une des plus grandes romancières de notre temps. Aux Éditions Robert Laffont, dans la collection « Pavillons », ont été notamment publiés : Le Temps du déluge (2012), La Servante écarlate (2005), Le Dernier Homme (2005), Le Tueur aveugle (2002, Booker Prize) ou Captive (1998).