LES HAMACS DE CARTON de Colin Niel

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Le capitaine Anato est tout fraîchement arrivé de métropole en son pays natal qu’est la Guyane.
Il se voit en charge d’une affaire qui débute sur les bords du Maroni, en territoire Noir-Marron. Une femme et ses deux enfants sont retrouvés morts dans leurs hamacs.

La Guyane, fabuleuse, mystérieuse, ensorceleuse Guyane. Mais quel bonheur de se retrouver à Saint Laurent, à Cayenne ou sur le Maroni. Quelle joie de sentir la pirogue vibrer entre les sauts. D’entendre les singes hurleurs ou encore les payo-payo quand on est sous son carbet, enlacé de son hamac. Sentir les odeurs humides de cette forêt exceptionnelle. Voir les couleurs des étals sur le marché de Cayenne. Goûter les jus aux saveurs uniques, saliver sur un poulet boucané. J’y étais, les cinq sens en éveil.

Il ne lésine pas sur les détails, il s’attarde à nous décrire les ethnies rencontrées, les rues de Saint Laurent, la place des Palmistes, la vie sur le fleuve, les rites coutumiers, …
Un choc des cultures que le capitaine Anato va prendre en pleine face, lui, d’origine ndjuka, métropolitain d’adoption.

Il se sentait proche, mais en même temps si éloigné de ces habitants. Malgré sa couleur de peau, aucun des villageois n’avait compris que lui aussi était originaire du fleuve Maroni. Tous l’avaient pris pour un créole du littoral. Rien d’étonnant, les Djukas comme les Alukus n’étaient pas légion dans les élites guyanaises.

La Guyane prend tellement d’espace dans ce livre que l’intrigue s’y fond. Une intrigue simple qui nous permet de rencontrer des personnages typiques : l’orpailleur, le Kapiten, un garagiste de Saint Laurent, une fonctionnaire qui profite de la situation précaire de sans-papiers.
Un polar sobre, qui se laisse lire, qui ne ressemble pas à un autre polar.

Babel noir (2012)
369 pages


L'AUTEUR

Colin Niel est ingénieur en environnement, spécialisé dans la préservation de la biodiversité.
Il a quitté la métropole après ses études pour travailler en Guyane durant six années qui lui ont permis de côtoyer les nombreuses cultures de la région et notamment les populations alukus et ndjukas du fleuve Maroni. Il a voulu faire partager, sous la forme d'un roman policier profondément social et très documenté, le destin parfois tragique d'une partie des habitants de Guyane qui l'ont tant marqué. C'est ainsi qu'est né Les Hamacs de Carton (2012), son premier roman. Suivront d'autres...

 

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