LE MYSTÈRE HENRI PICK de David Foenkinos

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David Foenkinos, tout a mal commencé entre nous. Je te découvre avec La délicatesse qui me laisse de marbre tant je broie du mièvre, mais peut-être étais-je alors insensible à ta prose car en lutte contre le chabadabada dégoulinant d’une certaine littérature ? Mauvais timing sûrement. Puis, il y a eu Charlotte. Une révélation. Un texte d’une vraie beauté torturée, de la poésie d’écorché, un coup de foudre pour moi. Alors, quand je vois Le mystère Henri Pick sur l’étal de mon Cultura, j’hésite… et je cède.

Un bibliothécaire qui recueille les manuscrits refusés à l’édition, voilà une idée originale me dis-je en avalant les premières pages. Une éditrice qui, passant quelques jours de vacances dans sa Bretagne natale avec son époux, auteur déchu (déçu), y découvre ce qu’elle pense être un chef d’œuvre absolu qui va bouleverser le monde de la littérature, écrit par un certain Henri Pick,  me voilà ferrée !, me répétais-je en boucle à chaque page tournée avidement.

Selon lui, la question n’était pas d’aimer ou de ne pas aimer lire, mais plutôt de savoir comment trouver le livre qui vous correspond. Chacun peut adorer la lecture, à condition d’avoir en main le bon roman, celui qui vous plaira, qui vous parlera, et dont on ne pourra pas se défaire. Pour atteindre cet objectif, il avait ainsi développé une méthode qui pouvait presque paraître paranormale : en détaillant l’apparence physique d’un lecteur, il était capable d’en déduire l’auteur qu’il lui fallait.

Ce livre nous immerge dans le monde du livre à plusieurs niveaux, du lecteur lambda jusqu’à la maison d’édition, en passant par la page blanche de certains auteurs. Pour celui qui aime les livres, le voilà dans un univers dont il se délectera. Ce fut mon cas. Tu ajoutes à ce décor de bibliothèque une intrigue un tantinet rocambolesque : qui donc est cet Henri Pick, auteur mystérieux d’un futur best-seller ? Tu crées des personnages hauts en couleurs, décalés ou touchants, vicieux ou en perdition, des personnages attach(i)ants pour beaucoup, et tu dilues tout ça avec un humour léger et frais. Que voilà mon plaisir de lecture, que voilà de la vraie bonne littérature, concluais-je en fermant ton livre M. Foenkinos. Merci, c’était vraiment bon. On recommence quand ?

-  J’ai envie de toi encore.
-  Tu ne me trouves pas…
-  Quoi ?
-  Tu ne me trouves pas trop grosse ?
-  Non, pas du tout. J’aime les femmes avec des formes, ça me rassure.
-  Tu avais autant besoin que ça d’être rassuré ?

 

Gallimard (2016)
285 pages

 

L’AUTEUR

Après avoir exercé le métier d'attaché de presse dans l'édition, David Foenkinos parvient à faire publier Inversion de l'idiotie, son premier roman, en 2002 chez Gallimard. Il obtient le prix Roger-Nimier pour Le Potentiel érotique de ma femme paru en 2004. La Délicatesse, 2009, lui apporte la consécration. Il adapte le roman au cinéma avec son frère Stéphane en 2011, année où il publie Les Souvenirs, son livre le plus autobiographique, Ce roman est adapté en 2013 au cinéma par le réalisateur Jean-Pierre Rouve avec Michel Blanc, Chantal Lauby, Mathieu Spinosi, Annie Cordy et Audrey Lamy. En 2014, il publie Charlotte l'histoire vraie d'une artiste-peintre juive déportée à Auschwitz, dont les œuvres sont exposées au Musée juif d'Amsterdam.

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