L'ATELIER DES MIRACLES de Valérie Tong Cuong

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A l’Atelier, on répare, on restaure, on rafistole les âmes en perdition…
Mariette est prof et Dieu sait qu’il n’est pas facile de tenir une journée face à des provocations de collégiens trop plein d’hormones. Mariette a un mari politicien qui se fiche d’elle comme de sa première Rolex. Mariette va comme de bien entendu péter un plomb.
Millie possède de ses secrets qui vous rongent les hémisphères et vous poussent à des extrémités insoupçonnables.
Monsieur Mike, quant à lui, est comme un chien errant, c’est son choix, c’était sa route mais si une bonne âme lui vient en aide alors pourquoi pas…
Et c’est là qu’intervient Jean, ce demi-Dieu à la tête de l’Atelier.

C’était un atelier d’horlogerie, a-t-il souri. Remettre les pendules à l’heure, réparer la mécanique humaine : c’est un peu notre spécialité, non ?

Bien sûr que ce livre appelle une réflexion, je dirai même plus une introspection, selon le vécu de chacun. Et puis, comment ne pas s’attacher à ces personnages qui luttent contre une vie déjà tracée, qui se relèvent contre la lassitude, le découragement et surtout le renoncement.
Et puis, le messie, celui qui va donner le coup de pouce salvateur, celui qui apporte espoir et confiance. Mais qu’est-ce que cet Atelier ? Une sorte de maison de repos à la psychologie douteuse ? J’ai même pensé à une sorte de secte. Pourtant le principe laisse rêveur, c’est un système d’entraide : je te sauve et tu sauveras d’autres êtres en ruines. Oui, cela laisse rêveur car si ce Jean qui sauve des dépressions en 15 jours existe, il faut le cloner, il va y avoir de la demande.
Ah oui, c’est un roman, bon… mais c’est un roman qui parle d’hommes et de femmes, qui parle humanité, qui parle fraternité et assistance, qui parle d’appui… car peut-on se relever seul ?
Je me dois de rendre à César ce qui est à César car la force que ces personnages arrivent à dégager, on la doit à l’écriture précise et juste de l’auteure, aux métaphores éclairantes et tellement explicites.

Tu es mon cancer, ai-je pensé. Tu as semé tes métastases avec adresse, tu m’as affaiblie d’année en année, mais Dieu sait comment, j’ai réchappé de tes attaques insidieuses, répétées, et aujourd’hui, quelque chose d’inespéré se produit, tu ne m’atteins plus (…)

Je vous conseille vivement de découvrir l’Atelier de Valérie Tong Cuong.

Éditions JC Lattès (2013)
266 pages


L'AUTEUR


Elle a publié huit romans :
Big (1997, Nil Editions, 1999 J’ai Lu), récompensé au festival du Premier roman de Chambéry, Gabriel (Nil Editions 1999, J’ai Lu 2001), Où je suis (Grasset, 2001, J’ai Lu 2003), Ferdinand et les Iconoclastes (Grasset, 2003, J’ai Lu 2006) Noir dehors (Grasset, 2006, Le livre de Poche 2006), Providence (Stock, 2008, J’ai Lu 2010, « Prix Version Femina-Virgin Megastore du Roman 2008 »), l’Ardoise magique (Stock 2010, J'ai Lu 2013, Prix Dynamique au Fémin’Ain 2010) et La Battle, histoire courte (Les Editions du Moteur, 2011). Elle est traduite dans une douzaine de langues.
En tant que scénariste, elle a travaillé sur différents sujets télévision (sitcom, téléfilm) ou cinéma.
 

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