HÉLOÏSE, OUILLE de Jean Teulé
Ah ! Mon truculent Teulé, tu me reviens avec ton Héloïse, ouille, celle qui mouille et tripatouille la nouille. Oui, mon Teulé, ton roman rime aussi avec couille.
C’est donc sur ce couple moyenâgeusement mythique que tu vas déverser ta verve fraîche et décadente, tes mots crus et fleuris, ton verbe aérien et imagé mais tellement, tellement, oui, tellement maîtrisé.
Héloïse et Abélard.
Lui est un éminent théologien à l’esprit innovant, un prestigieux professeur qui aspire à devenir archevêque voire pape. Elle est une jeune orpheline, brillante étudiante, vivant chez un oncle qui lui veut le meilleur. Abélard devient son précepteur. Un peu. Enfin, pas tout à fait. Disons que là, commence une liaison sulfureuse qui va durer une centaine de pages, le temps que l’oncle Fulbert ne s’en rende compte et fasse castrer l’amant débordant de concupiscence, ouille !
Il la hurtebille à la sauvage. Ramoneur, le précepteur housse le conduit de sa ravissante élève. La chatte en haut, la tête en bas, parce que s’étant ensuite posée sur les coudes puis les épaules, en toute honnêteté et sans rien d’infâme, la scolare écoute son maître dire pour toute prière à voix basse :
- Dieu s’est introduit dans mes génitoires.
Il polissonne la bagasse, bélute la donzelle.
Du cul, du cul, du cul, donc, pour cette première partie dont les génitoires du philosophe sont les personnages principaux. Puis, couic et c’est la seconde partie.
A la demande de celui qui entre temps est devenu son époux, Héloïse, vingt ans, va prononcer ses vœux et entrer dans les ordres.
Adieu mes plaisirs, adieu ma jeunesse, je meurs au monde… Je sacrifie mon existence pour qu’Abélard puisse vivre…
Héloïse et Abélard.
Une histoire de chairs enfiévrées, une histoire d’esprit torturé et une histoire d’amour. Et toi, mon Teulé, tu y as mis tout ton talent de conteur décalé en usant fort bien d’un langage médiéval richissime tout en y mêlant quelques vocabulaires contemporains. Ainsi peut-on y lire du « hurtebiller » comme du « enculer ». Alors merci pour ce roman rutilant. Reviens quand tu veux. J’te kiffe grave ma Amour*.
*nom féminin, en ce lointain XIIème siècle.
Julliard (2015)
332 pages
L’AUTEUR
Jean Teulé est l'auteur de quinze romans, parmi lesquels, Je, François Villon (prix du Récit biographique) ; Le Magasin des suicides (traduit en dix-neuf langues) a été adapté en 2012 par Patrice Leconte en film d'animation ; Darling a également été porté sur les écrans, avec Marina Foïs et Guillaume Canet ; Le Montespan (prix Maison de la presse et Grand Prix Palatine du roman historique), Longues peines et Fleur de tonnerre sont également en cours d'adaptation cinématographique. Quatre de ses romans ont été adaptés en bande dessinée. La totalité de l'œuvre romanesque de Jean Teulé est publiée aux éditions Julliard.