CE QUI RESTE EN FORÊT de Colin Niel

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Après Les hamacs de carton, nous retrouvons le capitaine de gendarmerie Anato. Il est beau, il a les yeux clairs et hypnotisant, il est célibataire, il est un ndjuka, il est capitaine et tout et tout… mais il est aussi déchiré entre ses origines noires-marrons, son passé trouble et son retour au pays : la Guyane.

Nous sommes en forêt. Imaginez ces arbres démesurés, cette faune bruyante, cette humidité ambiante. Imaginez une station de recherche scientifique faite de carbets, là, au milieu d’un océan vert. Vous êtes à Japigny.
Serge Feuerstein, qui en est le responsable, est retrouvé mort dans un gouffre, encerclé de racines. Ses poumons sont plein d’eau, son corps a été déplacé. Qui pouvait bien vouloir la mort de ce naturaliste ?
Le capitaine Anato, et son lieutenant, Vacaresse, vont suivre plusieurs pistes.
Les orpailleurs dont le chantier clandestin se trouve à proximité de la station pourraient-ils être responsables de ce meurtre ? Les recherches du scientifique à propos d’une mystérieuse découverte d’albatros des terres australes pourraient-elles avoir un lien avec sa mort ?

La gendarmerie distingue deux Guyanes. Celle du littoral et des fleuves-frontières, trois rubans où se concentre la quasi-totalité de la population. Et celle de l’intérieur, soit les quatre-vingt-dix pour cent d’un territoire grand comme le Portugal. Un immense espace, en apparence inhabité, occupé par la forêt amazonienne, inaccessible sinon par hélicoptère ou en pirogue. Avec, pour les gendarmes, un seul enjeu, de taille : la lutte contre l’exploitation minière illégale. Attirés par une source aurifère abondante, dont la cartographie établie par le Bureau de recherches géologiques et minières circule gratuitement, les orpailleurs affluent depuis le Brésil et le Suriname voisins pour rejoindre les quelques centaines de chantiers clandestins.

Il la connait bien la Guyane, Colin Niel, il la connait très bien et il l’aime.
Je m’éloigne de nouveau de l’intrigue mais comment ignorer ce qui l’habille. L’intrigue est mise en valeur parce que l’action se déroule en Guyane.
Ce roman est mieux construit que le précédent. On sent que l’auteur prend de l’assurance, ou de l’expérience peut-être. Mais le sujet est bon, il est traité habilement tout en y imbriquant des traditions ethniques par le biais du vécu d’Anato. Je me suis laissée prendre par les investigations menées parce que l’auteur m’a baladée, au sens propre comme au figuré.
A découvrir.

Éditions du Rouergue (2013)
377 pages

 

L'AUTEUR

Colin Niel est ingénieur en environnement, spécialisé dans la préservation de la biodiversité.
Il a quitté la métropole après ses études pour travailler en Guyane durant six années qui lui ont permis de côtoyer les nombreuses cultures de la région et notamment les populations alukus et ndjukas du fleuve Maroni. Il a voulu faire partager, sous la forme d'un roman policier profondément social et très documenté, le destin parfois tragique d'une partie des habitants de Guyane qui l'ont tant marqué. C'est ainsi qu'est né Les Hamacs de Carton (2012), son premier roman.

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